Biographie en français ⭐️ Životopis v češtině níže ↓

Zdeňka Šírová est née à Brno, Jiří Tyleček à Ostrava – tous deux en 1948 en Tchécoslovaquie.

Ils se sont rencontrés très jeunes à l’École des Arts Appliqués de Brno, où ils ont terminé leurs études dans le domaine de la peinture monumentale en 1967. Deux ans après l’obtention de leur diplôme, ils se sont mariés, ont déménagé à Ostrava pour travailler et fonder une famille.

En 1970, Jiri rejoint un studio de télévision à Ostrava en tant que scénographe ; il y reste treize ans. Il sait que la peinture est sa vie, mais il sait aussi que, jeune diplômé, il ne gagnera pas sa vie uniquement par sa peinture. Zdenka s’occupe de la famille, de leurs deux enfants, et tous deux peignent intensivement.

Leur première exposition a lieu à Opava, suscitant un grand intérêt ; de nombreuses autres suivent dans la région. Cependant, leurs peintures ne semblent pas suffisamment engagées aux yeux de la commission qui -à l’époque- décidait de l’acceptation des œuvres d’art dans les galeries d’État. Et on ne pouvait vendre que par le biais de ces galeries. La commission avait ses propres goûts, ses propres instructions. Les toiles des Tylecek n’étaient pas « assez communistes ».

Jiri et Zdenka sont tous deux conscients qu’ils doivent changer de vie, qu’ils manquent de contact avec le monde extérieur et, surtout, de la possibilité de respirer, de penser et de créer librement.

Ils saisissent l’opportunité d’émigrer en France avec leurs deux jeunes enfants lors d’un voyage en Espagne en 1983. Ils rêvent de Paris, n’ont pas d’argent, ne connaissent pas la langue, mais ils se retrouvent finalement dans la Mecque des artistes et Paris ne les déçoit pas. Ils commencent leur nouvelle vie les poches vides. Jiri prend un emploi de peintre en bâtiment, Zdenka fait des ménages. Ils apprennent le français au fur et à mesure et, dès qu’ils ont un moment, peignent dans la cuisine du tout petit appartement qu’ils louent à Paris,

Jiri : « J’avais un carnet et un crayon. J’ai commencé à faire des dessins. Il y avait un magasin pour artistes, et je lui échangeais un dessin contre un tube de peinture. Je faisais du troc et j’ai trouvé dans la rue trois premiers cartons, ils ont été peints avec ces peintures… et c’est comme ça que les trois premiers tableaux ont été faits. Ils ont été progressivement vendus à nos premières connaissances pour un peu d’argent et nous avons pu réinvestir… »

Malgré des débuts difficiles, la carrière des deux artistes connaît une ascension fulgurante au bout de cinq ans. Après quelques petites expositions à Paris, leur première galerie « Art-Atelier » au 92 rue Daguerre près de Montparnasse, ouvre ses portes, vingt-sept ans durant. Une heureuse coïncidence les a aidés à l’obtenir : ils ont gagné vingt mille francs au loto, somme que personne n’aurait prêtée à des émigrés tchèques pour une entreprise aussi risquée.

C’est une étape très audacieuse mais importante, car dans cette galerie, qui est aussi l’atelier au début, ils commencent à se constituer une clientèle « d’admirateurs » très fidèles et aussi quelques enthousiastes qui vont les aider à exposer ailleurs : Angoulême, Thionville, Corse, Martinique, Guadeloupe…

Après quelques années et de nombreuses expositions, ils louent d’abord une vitrine, puis une galerie dans le célèbre hôtel parisien Le Ritz, Place Vendôme, l’aventure durera quinze ans. Ils y rencontrent de nombreux clients, principalement étrangers, d’une grande importance pour leur future carrière. Ainsi, un entrepreneur japonais, leur ouvre les portes du Japon, pays où ils ont fréquemment exposé depuis.

Jiri : « Cela va paraître bizarre en Europe, mais ils nous ont ouvert un musée. Je préfère parler d’exposition permanente, mais c’est une grande maison où nous exposons quatre-vingts tableaux. »

C’est là aussi qu’ils rencontrent le virtuose Vaclav Hudecek et sa femme Eva, dont ils sont toujours amis proches. Vaclav Hudecek inaugure nombre de leurs expositions depuis lors.

C’est là encore, en octobre 2003, qu’ils organisent une soirée sur le thème du Moulin Rouge. Ce vernissage spectaculaire au Ritz Club associe des œuvres de Tylek & Tylecek, de l’art floral japonais « Ikebana » et de la musique live… Un festival de rouge, de cramoisi, de grenat, de vermillon, une palette éblouissante qui réchauffe le cœur des Parisiens en plein automne… Tylek, jouant sur les couleurs romantiques du rouge et du noir, a transformé ses héroïnes lascives des nuits parisiennes en figures esthétiques intemporelles rappelant l’art crétois, byzantin ou japonais. De plus, l’extrême stylisation de leurs corps, l’ensemble des motifs décoratifs qui composent leur chevelure, ainsi que le décor qui les entoure, montrent que Tylek n’a jamais succombé un seul instant aux moyens de séduction de l’art érotique « réaliste ». Tylek a transformé ses danseuses vêtues de bas noirs en icônes captivantes.

En parallèle, les artistes réussissent à se faire un nom dans le monde entier : de nombreuses villes de France, Martinique, Corse, Suisse, Italie, Australie, États-Unis, Belgique, Tahiti, Japon, République tchèque, ou encore le musée Mihama au Japon, accueillent leurs œuvres.

Le plus grand événement de l’année 2005 est évidemment leur participation à l’exposition universelle japonaise d’Aichi. Le Japon met alors à l’honneur les peintres européens Tylek & Tylecek. Dans ce cadre, ils exposent cent toiles créées sur le thème des cinq continents – en hommage à l’explorateur japonais Otokichi.

Les deux artistes ont travaillé sur ce projet pendant plus de quatre ans, ont préparé ces peintures grand format dans leur atelier de Flot Mesnil : 2,5 tonnes de toiles, de cadres et de boîtes à expédier… Chaque continent est exposé dans un espace séparé avec scénographie et musique adaptées. Le résultat est fascinant. À cette occasion, les peintres publient leur sixième livre, qui présente l’ensemble de l’exposition.

Tylek : « Nous avons beaucoup apprécié le fait que toute la collection soit restée complète et n’ait pas été dispersée. Un entrepreneur a acheté l’ensemble ».

De 2014 à 2016, Tylek & Tylecek ont exposé en continu à la galerie-boutique Apsara au 96 avenue Mozart dans le 16e arrondissement de Paris.

Afin de préserver le principe traditionnel tchèque, Zdenka Tylecek (en tchèque Zdeňka Tylečková) a adopté le nom plus long de Tylecek, tandis que Jiri est connu sous le pseudonyme de Tylek.

Motivée par sa capacité à ressentir la beauté de la nature avec une intensité hors du commun, Tylecek se consacre aux paysages et aux natures mortes. Ses peintures, pleines d’optimisme et d’énergie, ont un fort relief qui donne aux tableaux un caractère structurel.

Tylek peignait des personnages, principalement féminins. Ses tableaux représentent des femmes délicates, pures et tendres, pouvant être des reines, des musiciennes, des nymphes, des sirènes, des vierges – souvent avec la tête légèrement inclinée. Ses peintures ont une écriture et un style distinctifs. Il essayait de représenter les femmes différemment et avait l’habitude de dire qu’il devait mettre son regard, son imagination, son émotion dans le tableau… et attirer l’intérêt avec cela.

« Je recherche la grâce, pas la beauté. C’est la voie de l’avenir. Créer quelque chose qui n’existe pas dans la réalité, mais que le spectateur considère comme une réalité. »

« Je suis tombé dans la peinture à l’âge de six ans et je ne l’ai plus quittée depuis. Je ferais n’importe quoi pour l’art. On dit de nous que nous sommes des fous, mais ce n’est pas de la folie. Nous voulons vraiment faire de notre mieux pour l’art. L’époque actuelle a besoin de retrouver sa beauté et sa poésie. Je secoue la tête devant ce que je vois dans les galeries et je me dis que tout n’est pas si laid, qu’il y a de belles choses dans le monde « , déclare Tylek.

Peu d’artistes tchèques contemporains ont connu un tel succès à l’étranger. Ils ne se présentaient pas comme des solistes : l’équipe mari et femme formait le couple Tylek & Tylecek, inséparable dans la vie et dans l’art. C’est désormais une marque d’art renommée.

Jiri Tylecek est décédé de manière inattendue en février 2019 à 71 ans.

Zdenka continue de peindre et organise toujours des expositions en France, en République tchèque et ailleurs en Europe…

 
Le couple d'artistes peintres Tylek & Tylecek
Le couple d’artistes peintres TYLEK & TYLECEK

Expositions particulières

  • France métropolitaine
    Paris, Angoulême, Valence, Dinard, Maisons-Laffitte, Saint-Amant-de-Boixe, Corse, Nice…
  • France Outre-Mer
    Martinique Fort de France, Guadeloupe Gosier, Saint-François
    Tahiti Papeete
  • Suisse
    Zurich, Saint-Galle, Widnau, Sion, Crans-Montana (Hôtel Guarda Golf)
  • Italie
    Venise
  • Australie
    Sydney
  • Belgique
    Bruxelles
  • République Tchèque
    Prague, Jistebnik, Opava, Ostrava, Brno…
  • Japon
    Nagoya, Kyoto, Osaka, Toyota, Mihama, participation à l’Exposition Universelle EXPO 2005 AICHI JAPAN
  • Grands salons d’art français
    – Artistes Français (Grand Palais – Paris)
    – Salon d’automne (Grand Palais – Paris)
    – Chromalies (Valence)
TYLEK et TYLECEK avec Roger Moore et sa femme Kristina Tholstrup
TYLEK et TYLECEK avec Roger Moore et sa femme Kristina Tholstrup à l’occasion d’une soirée de charité UNICEF en 2016 à l’hôtel Guarda Golf en Suisse. Une de leur toile a été mise en vente aux enchères pour cette cause.

Životopis v češtině

Zdeňka Šírová se narodila v Brně, Jiří Tyleček v Ostravě – oba v roce 1948.
Setkali se velmi mladí na Uměleckoprůmyslové škole v Brně, kde roku 1967 dokončili studia, obor monumentální malba. Dva roky po absolutoriu se vzali a přestěhovali se za prací do Ostravy, kde založili rodinu.
Jiří v roce 1970 nastoupil jako scénograf do ostravského televizního studia, kde zůstal 13 let. Spolupracoval na mnoha pořadech, od zpravodajství přes televizní inscenace, zábavné pořady i hrané filmy. Věděl, že malování je jeho život, ale také tušil, že jako čerstvý absolvent se jen malováním neuživí. Zdeňka se starala o rodinu, přitom oba intenzivně malovali. První výstavu měli v Opavě a o jejich obrazy byl velký zájem. Některé se komisi, která v té době rozhodovala o přijetí děl do prodejních galerií, nezdála dost angažovaná. Komise měla svůj vkus a své instrukce. Obrazy manželů Tylečkových byly málo tendenční.

Jiří i Zdeňka si uvědomovali, že musí svůj život změnit, že jim chybí kontakt se světem a hlavně možnost se volně nadechnout, svobodně myslet a tvořit.
V roce 1983 využili možnosti a během prázdninové cesty do Španělska emigrovali se dvěma dětmi do Francie. Toužili po Paříži, neměli peníze, neznali jazyk, ale v mekce umělců se opravdu ocitli a Paříž je nezklamala. Nový život začínali s prázdnou kapsou. Jiří se najednou stal malířem pokojů, Zdeňka vypomáhala jako uklízečka. Za pochodu se učili francouzsky a v kuchyňce bytu, který si v Paříži pronajali, každou volnou chvíli malovali.
Jiří: „Měl jsem blok a tužku. Začal jsem dělat kresby. V Paříži byl obchod pro umělce, ten patřil soukromníkovi, já mu dal vždy kresbu a on mně jednu tubu barvy. To byl takový náš výměnný obchod. Našel jsem první tři lepenky, barvičkami se pomalovaly, tak vznikly první obrázky. Postupně se prodaly známým za pár peněz a ty jsme investovali dál…“

Po pěti letech kariéra obou umělců nabrala raketový vzestup. Otevřeli svou první galerii „Art-Atelier“ na 92 rue Daguerre u Montparnassu. Ta existovala 27 let. Šťastná náhoda jim ji pomohla získat, když v loterii vyhráli dvacet tisíc franků, které českým emigrantům na tak riskantní podnik nikdo nechtěl půjčit.
To byl velice odvážný ale důležitý krok, protože v galerii, která byla ze začátku i ateliérem, si začali budovat klientelu velice věrných obdivovatelů a i několika nadšenců, kteří jim pomohli vystavovat i mimo Paříž (Angoulême, Thionville, Korsika, Martinik, Guadeloupe).

Po pár letech a četných výstavách nejen ve Francii si pronajali nejdříve vitrínu a pak i galerii ve věhlasném pařížském hotelu Ritz na Place Vendôme. Během 15 let se zde setkali s četnými klienty, jednalo se hlavně o cizince, kteří, jak se později ukázalo, měli pro jejich další kariéru velký význam. Například pana Naota, který jim otevřel dveře do Japonska, kde od té doby často vystavovali.
Jiří: „V Evropě to bude znít hloupě, ale oni nám otevřeli muzeum. Budu tomu radši říkat stálou výstavu, ale je to velký dům, kde máme vystavených osmdesát obrazů.“ Tam se seznámili s virtuózem Václavem Hudečkem a jeho ženou Evičkou a jsou blízcí přátelé dodnes. Václav Hudeček jim od té doby zahajoval řadu výstav.

Např. v říjnu 2003 pořádali večer v hotelu Ritz na téma Le Moulin Rouge. Velkolepé zahájení v klubu Ritz spojovalo díla TYLEK & TYLECEK, japonské květinové umění Ikebanu a živou hudbu. Festival červené, karmínové, granátové a rumělkové oslnivé palety, která uprostřed podzimu zahřála srdce Pařížanů. Tylek, malující v romantických barvách červené a černé, přetvořil své lascivní hrdinky pařížských nocí v nadčasové estetické postavy, připomínající krétské, byzantské nebo japonské umění. Extrémní stylizace jejich těl, soubor dekorativních motivů tvořících jejich vlasy, stejně jako dekor, který je obklopuje, navíc ukazuje, že Tylek ani na okamžik nepodlehl lákavým prostředkům erotického umění „realisticky“. Své tanečnice v černých punčochách proměnil v podmanivé ikony.

Účast na světové výstavě Aichi Japan World Expo byla pro Zdeňku a Jiřího největší událostí roku 2005.
Předtím ve svém ateliéru ve Flot Mesnil pracovali oba umělci přes 4 roky a připravili celkem 100 velkoformátových obrazů na téma Pět světadílů – jako poctu japonskému námořníku a cestovateli Yamamoto Otokichimu. Následně byly obrazy poslány dopravcem do Japonska (2,5 tuny pláten, rámů a krabic).

Každý z pěti světadílů měl na světové výstavě samostatný prostor s vlastní scénografií a hudbou. Výsledek byl fascinující.
Při této příležitosti vydali manželé svou šestou knihu, která prezentuje všech 100 vystavených obrazů. Tylek: „Velmi jsme ocenili, že celá kolekce zůstala pohromadě a nerozdělila se. Koupil ji celou jeden podnikatel.“

Mezi lety 2014 a 2016 TYLEK & TYLECEK vystavovali v galerii-butiku Apsara na 96. Avenue Mozart v 16. pařížském obvodu.

Tylecek, motivována schopností pociťovat s mimořádnou hlubokou intenzitu krásy přírody, se věnuje krajinám a zátiším. Její malba plná optimismu a energie má výrazný reliéf, který dodává obrazům strukturální charakter.
Tylek maloval figury, především ženské. Jeho malby představují ženy jemné, čisté a něžné. Mohou to být královny, hudebnice, nymfy, sirény, panny – často s mírně skloněnou hlavou. Jeho obrazy mají osobitý rukopis a styl. Snažil se ztvárnit ženu jinak než všichni ostatní. Říkával, že musí do obrazu vložit svůj pohled, fantazii, cit. A zaujmout tím ostatní.
„Hledám půvab, nikoliv krásu. Je to cesta i do budoucna. Vytvořit něco, co vlastně reálně neexistuje, ale divák to přesto za realitu považuje. Malování jsem propadl už v šesti letech a to mi zůstalo doteď. Pro umění bych udělal všechno. Oni o nás povídají, že jsme takoví blázni, ale to není bláznovství. My opravdu pro umění chceme dělat maximum. Dnešní doba potřebuje znovu najít svou krásu a poezii. Nad tím, co vidím v galeriích, vrtím hlavou a říkám si, že všechno přece není takový hnus, jsou i krásné věci na světě,“ říká Tylek.

Málokteří současní čeští umělci mají tak obrovský úspěch v zahraničí.
Vystavovali v různých městech ve Francii, na Martiniku, Korsice, ve Švýcarsku, Itálii, Austrálii, USA, Belgii, na Tahiti, v Japonsku a v neposlední řadě i České
republice. Neprezentovali se jako sólisté, tvořili nerozlučnou dvojici TYLEK & TYLECEK (Před odchodem do Francie se v Čechách podepisovali pod svá díla Tyleček a Tylečková, v cizině kvůli rozlišení si Zdeňka zvolila podpis Tylecek, Jiří pseudonym Tylek). TYLEK & TYLECEK se stala věhlasnou výtvarnou značkou.

Jiří Tyleček nečekaně zemřel v únoru 2019 ve věku 71 let.
Zdeňka pokračuje v malování a nadále organizuje výstavy ve Francii, České republice i jinde v Evropě.